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Activités 2019-2020


On pourrait se demander ce qui est le plus remarquable et qui décrit le mieux ce qui est en jeu aujourd’hui partout en Amérique, et peut-être aussi partout ailleurs : serait-ce la montée de la droite nationaliste ou l’extrême droite qui alimente les populismes ou serait-ce plutôt le multiculturalisme qu’une certaine gauche cherche à imposer comme idéologie « post nationaliste ». La question, par ce qu’elle souligne comme situation, rend la réponse peu pertinente, sinon inintéressante. Il y a quelque vingt ans, à l’approche de l’an 2000, on aimait les expressions de fin de siècle et de fin d’époque. L’impensé de ce qui était alors « encore à venir » fomentait dans l’imaginaire des fantaisies de catastrophes alimentées par des croyances moyenâgeuses. J’insistais déjà sur cette mondialisation qui se mettait en place, comme résultante à entrevoir d’une confrontation de civilisations, qu’il ne fallait pas confondre avec les enjeux de la globalisation financière qui était à son apogée. Nous disions alors, c’était en 2004, qu’il était logique de penser que la cohabitation de ces deux phénomènes était impossible et qu’une crise globale était inévitable, voire nécessaire. Nous ne sommes pas aujourd’hui dans l’après-coup de cette crise, nous sommes en plein dedans.

Tous les soirs, dans les nouvelles du jour, nous en apprenons un peu plus et nous voyons se mettre en place les conditions de cette crise globale qui ne concerne pas simplement le capitalisme. Certes l’internationalisation du Capital dans les années 1960-70, en entraînant la globalisation financière avec ses conséquences pour l’affaiblissement des États, donc du politique, dans les années 2000, a ouvert un espace sans règles à la dynamique de confrontation des civilisations que la colonisation avait secrètement initiée. Dans une telle conjoncture, il n’existe pas en quelque sorte de points de non-retour et encore moins de ligne rouge à ne pas franchir. L’une des caractéristiques fondamentales de la colonisation qui est au cœur des rapports de l’Occident à l’Autre, c’est la dissémination des limites qui rendaient possible précisément l’aperception de l’Autre et donc en conséquence son identification. Ce défaut du rapport à l’Autre qui met en cause toute structure d’adresse est ce qui est en jeu aujourd’hui sur le mode d’une fin en ce qui concerne la civilisation occidentale.

L’ampleur de cette question va être l’objet de nos préoccupations dans nos rencontres pendant les deux ans qui viennent. En deçà et au-delà de ces enjeux de civilisation c’est de l’humain qu’il est question. Dans un premier temps, nous allons travailler à clarifier, peut-être faudrait-il dire décoloniser, cette question de l’humain prise en otage dans un concept non encore déconstruit de « prédestination » où le capitalisme issu du protestantisme anglo-saxon a enfermé le concept très occidental d’universel. En fait en dehors de la mathématique et de la physique qui s’enracinent dans cette humanité, toutes nos sciences souffrent de cette colonisation. Elles doivent toutes respecter des limites dont la crédibilité se fonde dans des récits où les civilisations, et tout d’abord en ce qui nous concerne, l’occidentale, produisent le croyable. Dans cette perspective, l’espace mental et tout ce qui en découle, du sexe à l’amour et de l’éthique au politique, tout devient un produit de civilisation. Les religions, quelles que soient leurs formes, tiennent de là leur utilité : définir et produire les conditions du croyable en fonction du pouvoir de contrôle de l’humain dans l’individu comme dans le collectif.

Au niveau de l’individu saisi comme membre du collectif cette perspective met en jeu quelques questions décisives pour sa survie dans la coexistence et sa satisfaction dans le compagnonnage. Ce sont précisément les questions dont le psychanalyste ne peut dispenser ni l’anthropologue ni le philosophe ni ceux, psychologue ou psychiatre, qui, sous le couvert des neurosciences, prétendent en tenir lieu, compte tenu de la fonction qu’ils sont supposés assumer aujourd’hui dans la civilisation occidentale. Ces questions concernent en tout premier lieu la structure de l’adresse, donc le sujet de la parole et l’Autre de son adresse, puisque de toute évidence l’un comme l’autre précède de plus d’une centaine de milliers d’années la création du langage par Sapiens. Chez l’animal, le mâle, en toute apparence ne s’adresse pas à la femelle et celle-ci ne semble pas devoir s’y attendre. Ce qui se passait entre eux, avant la domestication de certaines espèces par Sapiens, relevait des rapports d’adaptation du groupe à un environnement physique et temporel. Ce n’est pas sans conséquence pour toute appréhension possible de la question de l’érotisme qui sort Sapiens des limites des nécessités de la reproduction du groupe et fait primer en lui une quête insue sur des impératifs de contrôle social. Quand quelque deux cents mille ans plus tard de larges regroupements d’individus parlants nécessiteront la création du langage c’est cette structure d’adresse comme telle qui sera mise en cause par tout ce que les cultures naissantes, produits du langage, définiront comme « impropre au dire » parce que cela mettrait en cause le collectif comme tel. La nécessité du politique alors, comme gestion du devenir d’un collectif d’êtres désirants et parlants, imposera un ensemble de conditions de promotion de l’humain en regard d’autres espèces, cousines ou voisines, qui semblaient vouées à la disparition.
Si nous tentons de considérer que ces questions se posent chaque fois que des contextes historiques mettent en cause ce que les civilisations construisent pour la promotion de l’humain, alors nous devons constater la nécessité de reprendre ces questions dans le contexte où nous nous trouvons aujourd‘hui. Quand une civilisation se défait, comme nous le voyons à la chute de l’empire romain, l’enjeu de la structure d’adresse est mis en cause. Nous pouvons considérer le même phénomène au XVIe siècle ou quelque 2000 ans avant avec la chute du grand empire égyptien. La décomposition des limites du recevable n’entraîne pas automatiquement la construction de nouveaux repères éthiques. Les civilisations sont mortelles. C’est l’expérience qui s’impose quand le champ même de l’esthétique, où cette « chose » qui spécifie Sapiens et crée des voies de sortie à toutes les limites du langage, se trouve minée par les violences qui compromettent les conditions du politique.

Dans les 10 prochaines rencontres de 2019-2020 puis de 2020-2021, nous allons tenter de cerner ces questions qui touchent les civilisations de notre époque avec leurs conséquences pour les collectifs qui perdent le contrôle du compagnonnage. Les modes sous lesquels notre époque traverse ces questions et ce qui peut déjà se penser comme conditions pour ou contre la promotion de l’humain nous aideront à nous intéresser à « ce qui est encore à venir ». C’est là en effet le vrai objet de cette quête insue qui anime l’humain. C’est la préoccupation des nouvelles générations et en regard de quoi se détermine leur rapport à la nôtre.

Willy Apollon, septembre 2019


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