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Le 388 vu par 4 usagers
mars 2018

Pour moi ce n’est pas compliqué, c’est même très clair, le traitement que j’ai suivi au Centre est responsable d’une grande partie de mon rétablissement. Pour une fois que je suis radical dans quelque chose, là, je peux l’affirmer. Tout le travail d’introspection que j’y ai amorcé, puis continué, puis soutenu, m’a permis d’y voir clair dans ma situation et ensuite d’y ajouter l’action à ma démarche dans le but tout simplement d’aller mieux et éventuellement retrouver le marché du travail, puis gagner ma vie convenablement.

Ce travail d’introspection a commencé de façon un peu brutale, dans un désir d’aller mieux avec ce mental qui allait «à bride abattue». En fait, il a bien fallu que je me tourne, à un moment donné, vers mon monde intérieur afin de savoir ce qui faisait tant problème.

Ici, le Centre est bien équipé dans ce sens. Le personnel compétent du domaine de la psychiatrie, afin d’ajuster ma médication, et de la psychanalyse; tout le travail sur les rêves, mes rêves, avec l’analyse tellement pertinente qui m’a permis petit à petit de retrouver mes moyens.

Le travail avec les intervenants qui permet d’appliquer et de continuer à débroussailler quotidiennement ce que j’avais appris avec la psychanalyse.

Les arts qui ont détourné subtilement mon attention des problèmes que je vivais vers quelque chose d’ici, maintenant, dans une atmosphère conviviale.

Puis, afin de passer à l’action avec ce que j’avais déniché dans ce monde intérieur, la travailleuse sociale m’a bien expliqué certaines règles, parfois non écrites, du marché du travail et de la vie en société, qui me sont toujours utiles aujourd’hui.

Éventuellement, j’ai été à nouveau prêt à gagner ma vie avec la protection de savoir qu’il est possible de trouver secours au Centre si la vie me «secoue trop fort le pommier»!

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La psychanalyse nous permet de se familiariser avec nos secrets enfouis les plus profonds. C’est la source de tout le traitement, sans négliger l’efficacité des autres services lorsque nécessaire. Elle aide à prendre conscience de nos problématiques les plus ancrées afin d’y remédier par la suite en prenant des décisions et en posant des actions en conséquence.

C’est beau de comprendre que la planète est ronde et de l’analyser dans son diamètre mais quand il y a un problème concret, la travailleuse sociale est toujours disponible pour bien nous informer d’une multitude de sujets et même nous aiguillonner si nécessaire dans le but de résoudre notre problématique.

Le Centre psychanalytique Le 388 offre un service de résidence. Cette alternative permet à l’usager de retrouver sa stabilité tout en maintenant son rôle social dans lequel il est intégré. De plus, même si la crise peut empêcher d’assumer temporairement ses responsabilités et ses engagements sociaux, la résidence peut à elle seule, avec la collaboration de l’usager, éviter presque à tout coup l’hospitalisation.

Lorsque la résidence est nécessaire, il y a la distribution des tâches à la réunion des résidents le matin. Ce processus permet à celui-ci de maintenir un rôle social qui lui sera bénéfique puisqu’il lui permet de s’imprégner dans la réalité du quotidien de la communauté. De plus, vaut mieux être occupé à faire quelques petits devoirs quotidiens que d’être submergé d’idées néfastes qui risqueraient de prendre le dessus. «Moins on en fait, moins on a envie d’en faire». Ceci est un petit adage qui signifie que l’inertie est futile.

Parfois, comme à la mer, le vent souffle très fort. Peu importe l’agitation, Le 388 peut vous permettre de rencontrer une intervenante/un intervenant, cela sans rendez-vous, avec une entente au préalable. Après la rencontre, il est possible de se faire proposer, ou de demander, de prendre le repas qui suit au Centre. Ceci permet de passer du temps en présence d’un professionnel de la santé et des autres usagers, facilite la réintégration sociale et nous aide à sortir de nos chimères.

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Le 388, c’est la meilleure place pour traiter la psychose et autres troubles de santé mentale. On est privilégié d’y être admis. Et ce, pour de multiples raisons.

En premier lieu, ce sont les gens de cœur qui font de ce Centre ce qu’il est : un endroit merveilleux, même si c’est dur parfois, car toutes les personnes impliquées dans le traitement sont immensément qualifiées, attentionnées, respectueuses, persévérantes, et nous aident avec le plus grand sérieux à bien cheminer durant tout le temps que nous y passons. Même quand on vient moins souvent, parce qu’on va mieux, ils sont toujours très heureux de nous revoir et s’informent de nous.

On sent qu’ils souhaitent autant que nous, et presque même plus, de nous voir aller bien, reprendre notre place dans la société, auprès des autres, avec les autres.

On est le cœur du traitement et ils nous ont à cœur! Ça se sent.

Un lieu de traitement où il y a des activités d’art, de sport et de loisirs offertes à l’usager tous les jours de la semaine, voilà une spécificité où se démarque Le 388.

Ces activités nous permettent de briser l’isolement et nous tenir occupés d’une part, mais aussi permettent de nous accomplir dans un domaine qu’on n’aurait peut-être pas touché par soi-même. Souvent, on développe un intérêt et des aptitudes par sa pratique qui nous resteront pour toujours.

Fait à noter : les ateliers d’art (peinture, art-visuel, céramique, musique ou écriture) sont encadrés par de véritables artistes professionnels.

On ressent plusieurs bienfaits à participer aux activités. Par exemple, à l’atelier de peinture, on ressent le calme et la relaxation que procure la concentration nécessaire à l’exécution d’une œuvre, et après, la satisfaction de l’accomplissement quand on a terminé.

En atelier, on peut travailler sur des œuvres individuelles mais aussi sur des œuvres collectives. Celles-ci peuvent parfois être majestueuses. Certains écrits, provenant de l’atelier d’écriture, ont déjà été publiés.

À chaque anniversaire du Centre, et en diverses autres occasions, les pièces de céramique et autres objets provenant des ateliers d’art sont fièrement exposés dans la maison. Le Centre organise même de véritables vernissages d’œuvres réalisées par une ou un usager.

Les activités de sport nous permettent de dépenser notre énergie parfois débordante dans une action saine. Certaines activités de loisirs, comme un «safari photo» par exemple ou une activité culinaire, nous font explorer bien souvent des avenues intéressantes et instructives. Ce sont les intervenants qui encadrent ce type d’activités, chacun y met de sa personnalité.

Bref, que l’on se sente en forme ou moins en forme, participer à une activité nous fait toujours du bien.

La rencontre d’équipe, parallèlement à la cure psychanalytique, figure parmi les étapes les plus importantes de notre traitement. L’équipe est formée par la psychiatre, l’intervenant responsable, la travailleuse sociale et nous. À cette rencontre, on établit au départ notre plan d’intervention qui sera constamment réévalué, modulé et enrichi au fil du temps.

C’est là aussi qu’on prend des décisions, en équipe, parfois primordiales, qui seront directement liées à l’atteinte d’un possible rétablissement.

La psychanalyse est le principal traitement qu’on retrouve au 388. C’est par la cure que la parole prend tout son sens. Elle offre l’opportunité de faire la lumière sur ce qui est obscur en nous. Plus qu’un baume sur la blessure, l’analyse va à la source du problème. C’est un processus de longue haleine, un examen approfondi véhiculé par le rêve.

La résidence est une option très particulière qu’offre le 388 durant le traitement. Je la considère comme un passage très bénéfique à plusieurs points de vue.

J’écris «passage» puisqu’on est résident seulement pendant une période donnée; pour traiter une crise au 388 ou pour écourter un séjour à l’hôpital.

On peut aussi demander une période de résidence quand survient un obstacle dans notre parcours de vie. La psychiatre peut évaluer notre besoin, ou cela peut se décider en rencontre d’équipe. Une période de résidence peut durer une seule nuit jusqu’à plusieurs mois.

Quand on est en résidence, on dort au Centre, on y déjeune, dîne et soupe. On participe à toutes les activités. À la réunion des résidents qui se tient tous les matins, on s’attribue diverses tâches qui contribuent à la vie dans la maison. Cela peut être la préparation du repas du midi, ou du soir, la vaisselle du midi ou du soir, etc. On est bien sûr responsable de la propreté de notre chambre et on doit faire la lessive des draps et couvre-lit avant de quitter.

Ce qui est vraiment bien de la résidence, à part le fait qu’on ait évité l’hôpital en ces moments difficiles, c’est qu’on a accès en tout temps à un intervenant si on ressent le besoin de parler. Et, de plus, la fréquence des rencontres avec les cliniciennes, soit en cure ou en psychiatrie, peut être augmentée.

On vit en communauté avec d’autres résidents avec qui ont peut tisser des liens durables. On prend des habitudes de vie saines. Quelques fois, on découvre des nouvelles recettes qu’un autre usager nous a fait connaître, ou, simplement on apprend avec l’aide de l’intervenant de soir à créer soi-même un repas mémorable.

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L’accessibilité est un atout pour les usagers du Centre Le 388, avec une oreille attentive autant le jour, le soir ou la nuit. Car avant de se connaître et de voir venir les épisodes d’épuisement, Le 388 permet d’avoir une « base » où tu es compris et qui aide à te comprendre toi-même.

C’est bien là l’important, de me connaître moi-même parce que c’est avec moi que je vais vivre et c’est pour moi que je fais ce travail et cet effort pour un avenir autonome et stable.

Je vois le travail que je fais avec l’aide et l’accompagnement du 388 comme un exercice.

L’exemple que j’aime utiliser est celui de quelqu’un qui est atrophié mais non infirme, il peut avoir besoin d’un triporteur. Nous pouvons lui permettre le triporteur toute sa vie ou lui faire faire de la physiothérapie et de l’entraînement pour qu’il développe une masse musculaire assez forte pour qu’il se déplace sans l’aide du triporteur.

Je ne suis peut-être pas «atrophié» de la tête mais j’ai de la difficulté à me déplacer car ma réalité me met un poids sur les épaules et, à cause de ce poids, j’ai besoin d’être plus fort que la normale.

La résidence, disponible n’importe quand, fait en sorte de réduire la durée de «l’entraînement intensif» et nous permet de revenir sur nos pieds de plus en plus rapidement.

Le Centre Le 388 est situé au cœur de la vie urbaine et nous permet de ne pas décrocher de la «réalité concrète», le rythme effréné de la vie en ville par rapport au retrait de la société qu’offre l’hôpital. À l’inverse de l’hospitalisation, Le 388 nous permet, avec l’aide d’un plan d’intervention (une entente prise pour soi avec l’appui de toute son équipe), de maintenir une évolution constante sur tous les points de la vie d’une personne libre et autonome.

Le Centre offre deux camps par année. Moi, ces camps me sont toujours utiles. Ils me permettent de me retrouver avec d’autres qui ont chacun leurs problématiques, dans un environnement de vacances. «T’sé» des fois, décrocher du gros stress de la ville, comme du bruit, de la job, pour se reposer, ça fait du bien! Aller à ces camps, ça me permet aussi de développer mes aptitudes sociales.

Cette année, en cure, mon objectif est bien précis : Avoir un discours rationnel pour expliquer ce qui est pour moi une réalité.

 

| pour d'autres témoignages |

15 janvier 2018

Dr Joanna Moncrieff, psychiatre, chercheur
et professeur à la prestigieuse University College London
au Royaume-Uni
publie un article
sur le 388
sur son blog

[Consultez sa biographie
et son blog
]

[Pour le texte en français]


A New Perspective for Treating Psychosis
Danielle Bergeron
(in french
with subtitles in english)

Le 388
Anne-Laure Teichet

Un avenir pour le psychotique


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Le film "Le 388"

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La cure psychanalytique
du psychotique

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La page de l'Autre
Les ateliers d'art au 388

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Traiter la psychose

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