Le
possible relève de l’individu,
le souhaitable est conditionné par le collectif,
prisonnier du sens, aussi l’enjeu de la quête
subjective de l’humain entre le possible et
un au-delà du souhaitable en devient incalculable.
Depuis
le nouveau siècle l’ensemble des nations historiquement
établies, là où il en est encore question sur
les différents continents, et les entités géopolitiques
nouvelles ou anciennes auxquelles ces nations sont confrontées
économiquement et militairement, se trouvent dans un contexte
marqué par deux facteurs incontrôlables. Toutes ces nations
et entités géopolitiques continuent une course à
la domination dans une perspective hégémonique où
la puissance militaire des unes et des autres entretient l’espoir
d’une fin sinon d’une transformation de la guerre comme
solution, compte tenu des capacités de destruction massive
dont quelques-unes disposent. C’est dans un tel contexte que
l’argent s’est substitué progressivement au fusil
au tournant des années 1970-1990. Mais la globalisation
économique et financière qui s’était
substituée alors aux colonisations a produit le ver dans le
fruit : la mondialisation. Ce que je voulais pointer
avec ce concept alors nouveau de mondialisation à la fin du
siècle dernier c’était ce qui alors me semblait
inévitable soit une confrontation des civilisations à
travers des conflits entre des cultures que ces civilisations crédibilisaient
pour les nouvelles générations. Dans le même temps
ces civilisations souffraient de la blessure insoupçonnée
mais intime d’une limite où, à leur insu, le tissu
même de leur unité et de leur cohésion se défaisait,
mettant à risque leur existence même. Le durcissement
qui s’en suivit semble offrir désormais comme un répit
provisoire dont profitent tous les extrémismes marqués
par la peur inavouable de disparaître.
Quatre
temps vont marquer pour nos discussions ce passage du drame
à la tragédie, où un nouveau concept de
l’humain surgit comme une expérience
risquée dans ce nouveau contexte où les
civilisations conjurent une perte du sens dans la confrontation.
La
mondialisation, effets de cette confrontation des
civilisations, annonce des brèches incontrôlables aux
fondements des cultures qui produisent la conscience collective. Les
rapports de compagnonnage entre les membres d’un collectif reposent
en effet sur un ensemble de règles, normes, modèles
et interdits qui instituent une conscience collective de la réalité
et du sens. Les croyances et les valeurs de civilisation ne font pas
que définir le sens pour une telle conscience, elles en crédibilisent
l’espace pour les nouvelles générations, constituant
ainsi le temps qui conditionne l’histoire du collectif. C’est
cette structure de l’espace-temps du collectif dans la conscience
collective que la confrontation des civilisations vient mettre en
cause aujourd’hui dans le phénomène de la mondialisation.
Un
AU-DELÀ des civilisations se profile
donc qui promeut une problématique de l’humain
qui les transcende et qui surtout doit leur survivre. Les civilisations
passent, mais l’humain qui les a précédées
et créées continue son aventure. La fin ou la disparition
d’une civilisation mettrait en question la conscience qu’un
collectif a du sens, de son histoire et des enjeux de son existence
même. De telles perspectives alimentent désormais l’extrémisme
comme une ultime issue au tragique pour des générations
qui risquent de se retrouver privées du recours au sens qu’assure
conscience collective. Les enjeux et problèmes spécifiques
à cette humanité dépassent les capacités
des nations les plus puissantes car ils transcendent et mettent à
risque l’espace-temps où leurs ambitions historiques
trouvent un sens.
La
physique quantique confronte la pensée scientifique
classique au surgissement d’un incalculable.
Se révèle alors une différence à la limite
de la contradiction entre le vécu et l’observable où
un inaccessible met désormais en cause le
tissu du lien social. Ces avancées scientifiques confrontent
la philosophie à des questionnements nouveaux concernant l’histoire,
la réalité, le devenir des collectifs, au point que
le concept même de l’humain se trouve mis en cause avec
les civilisations qui le produisent. Mais en même temps se profilent
des perspectives de dépassement de ce qui se donne comme une
subversion des enjeux de civilisation en ce qui concerne désormais
l’humain comme expérience et exigence des nouvelles générations.
Se
profile ainsi une conscience humaine étrangère
aux enjeux des cultures, et qui dessine alors de plus en plus au cœur
des nouvelles générations l’escompte d’un
réel étranger aux promesses des civilisations.
Un tel contexte subvertit les rapports hommes-femmes, et plus encore
femmes-hommes, tels que définis par les consciences collectives.
Cela distingue profondément cette conscience humaine au niveau
de ses productions d’une conscience subjective prisonnière
de la censure du féminin produite par les consciences collectives.
Willy
Apollon
Ces
rencontres de discussion auront lieu aux dates suivantes :
20 décembre 2023
7 février 2024
1er mai 2024
5 juin 2024
Chaque
conférence débute à 19h30. Les conférences
auront lieu sur la plateforme Zoom. La veille de
chaque conférence les personnes inscrites recevront le lien
URL qui permettra de se joindre à la réunion.
Date limite d'inscription : 19 décembre 2023 (250$CAN]