"À
travers La Cloche de verre d’après le livre
de Sylvia Plath, j’ai voulu continuer à explorer l’identité
féminine. Ce qui m’a intéressée particulièrement,
c’est le travail sur la dislocation du corps féminin.
Nous avons donc cherché à rendre compte d’un
corps féminin sous contraintes (celles de son époque,
celles de la normalité, celles du modèle dominant)
et nous avons voulu que le corps ait toujours sa vie propre indépendante.
Ainsi, nous avons cherché à créer une dichotomie
entre le corps de l’actrice/héroïne et le texte.
Le texte étant écrit dans une langue limpide, précise,
avec beaucoup d’humour et de légèreté,
je pensais que l’angoisse devait être générée
pour le spectateur par la contrainte du corps, qui a ainsi sa vie
propre indépendamment de ce qui est raconté."
Brigitte
Haentjens
Née
et formée en France où elle a pu, chez Lecoq se familiariser
avec les possibilités créatrices et théâtrales
du corps, Brigitte Haentjens a entrepris une carrière
de directrice artistique et de metteur en scène qui s’est
déployée en Ontario français et au Québec.
Au cours des dernières années, sa démarche
de metteur en scène s’est signalée par sa singularité
formelle et l’exigence de ses choix d’auteurs. À
travers des lectures très subjectives de ces textes, elle
explore particulièrement les fractures secrètes de
l’identité féminine. Avec La Cloche de verre,
c’est la solitude absolue de l’artiste et son exigence
tout aussi extrême auxquelles elle souhaite redonner vie au
théâtre.