L'intervenant
clinique, un allié de l'usager,
au quotidien et dans toutes les étapes du traitement
Au
fur et à mesure que les crises psychotiques se répètent,
les patients et leurs proches peuvent facilement se décourager
devant l'ampleur des symptômes auxquels ils font face. Heureusement,
même si un patient s'est fait dire à l'hôpital
qu'il devra vivre toute sa vie avec la maladie, il conserve l'espoir
d'en sortir et d'accéder à une vie plus conforme à
ses rêves et à ses désirs. C'est souvent après
plusieurs hospitalisations qu'il se présente au "388"
pour demander un traitement, non pas simplement pour "stabiliser
sa psychose" ou pour "mieux vivre avec la maladie",
mais pour en sortir et changer sa vie. C'est sur ce ressort que
s'appuie le "388" en lui offrant un traitement psychanalytique.
L'usager
est accueilli dans un Centre qui fonctionne à partir d'une
conception psychanalytique de la psychose, une conception qui constitue
un terrain fertile pour nourrir cet espoir d'une vie meilleure.
Au "388", la psychose n’est pas vue comme une anomalie,
une tare ou un dysfonctionnement cérébral. La psychose
est une manière différente de considérer la
vie, souvent caractérisée par le sentiment de devoir
corriger ce qui met en péril l'avenir de l’humanité.
Bien sûr, nous ne nions pas que les psychotiques puissent
être souffrants et qu'ils soient aux prises avec toutes sortes
de symptômes qui rendent pénibles leur fonctionnement
au quotidien et leurs rapports aux autres. Simplement, 35 années
d’expérience nous ont montré à travers
plusieurs centaines de cas qu'on peut traiter ce qui sous-tend cette
symptomatologie afin que la personne arrive à vivre d'une
façon plus satisfaisante tout en contribuant à la
société à partir de son rapport singulier au
monde et à la réalité.
La
psychanalyse est au cœur du dispositif de traitement au "388".
C'est dire que tous les membres du personnel partagent cette conception
de la psychose et que celle-ci oriente tout le traitement. Une formation
continue de pointe sur le traitement psychanalytique des psychoses
à travers la supervision des cas complexes est dispensée
à l’ensemble du personnel deux heures par semaine par
Willy Apollon, psychanalyste du GIFRIC et créateur du traitement
psychanalytique des psychoses. L'adhésion au traitement offert
au "388" ne tient pas seulement à cette formation
donnée par les psychanalystes du GIFRIC mais elle s'appuie
aussi sur l'expérience que chaque intervenant a l'occasion
de faire sur place. C'est en effet dans l'exercice de ses fonctions
que l'intervenant peut constater les effets et résultats
de la cure et du traitement psychanalytique pour les usagers. Il
les entend parler de leurs découvertes en cure individuelle.
Il les accompagne dans les épisodes difficiles et les assiste
dans la mise en place de nouvelles stratégies visant à
rendre leur quotidien moins lourd. L'intervenant est témoin
de leurs victoires personnelles et des changements qu'ils opèrent
dans leur vie et leurs rapports aux autres. Il les accompagne et
intervient au quotidien au moment des crises. Il les aide à
reprendre graduellement le contrôle de leur existence. L'adhésion
de l'intervenant au mode de traitement psychanalytique et son engagement
se construisent donc à la faveur des résultats dont
il est témoin jour après jour.
De
son côté, l'usager qui arrive au Centre y côtoie
d'autres usagers qui connaissent des difficultés semblables
aux siennes. Il voit que plusieurs se sont investis dans leur traitement.
Il se rend compte que certains, plus avancés, semblent plus
épanouis et qu'ils ont pris leur envol dans la participation
sociale. Ceux-ci lui parlent de leur cheminement, des étapes
par lesquelles ils sont passés et ils l'encouragent à
continuer. Nous constatons ainsi qu'une solidarité s'est
installée avec les années parmi les usagers, un compagnonnage
qui agit comme motivation et soutien auprès des nouveaux.
Ils ne seront pas les seuls à s'engager et à persister
au-delà des passages difficiles.
Pour
obtenir de tels résultats dans le traitement de troubles
aussi sévères que ceux de la psychose, l'engagement
de l'usager et sa confiance dans le "388" sont requis.
Il faut aussi que soit maintenue une cohérence globale dans
le travail des professionnels, qu'il s'agisse de la cure analytique,
du suivi psychiatrique en équipe multidisciplinaire, des
interventions du travailleur social ou de celles des intervenants
cliniques. Toutes ces composantes du traitement s’articulent
entre elles. Elles forment un tout dont aucune des parties ne peut
être retranchée sans compromettre le résultat
du traitement. Il s'agit en fait de prendre en compte la globalité
de la personne: son affectivité, sa spiritualité,
ses pensées, ses points de vue, ses choix de vie, ses rapports
aux autres, ses occupations en même temps que sa santé
physique et psychologique. Ce sont autant de dimensions d'un même
être et on aurait tort de les considérer comme des
pièces détachables dont pourraient s'occuper des professionnels
dispersés dans différentes institutions: un psychiatre
à un endroit, une équipe ailleurs pour le suivi régulier,
une autre pour la crise, etc. Pour mieux saisir comment le "388"
arrive à maintenir cette nécessaire cohérence
globale, voyons de plus près les conditions qui la rendent
possible.
L'accueil
de l'usager
Même
si ce sont d'autres professionnels ou des proches qui lui ont recommandé
le "388", c'est l'usager lui-même qui adresse sa
demande. C'est un premier pas. S'il le souhaite, il pourra d'abord
faire une visite du Centre, une simple visite sans engagement. Il
sera alors reçu par un intervenant, pourra s'imprégner
des lieux et de l'ambiance, poser ses questions, etc. C'est lui
seul qui décidera ensuite d'adresser ou non une demande d'admission
au "388".
L'accueil
se poursuit durant toute la première étape du traitement.
L'objectif est que le nouvel usager se familiarise avec le Centre,
les services offerts, le personnel et leurs différentes fonctions,
les autres usagers, les modalités de traitement, le programme
d'activités, les ateliers d'art, etc. Il prend donc le temps
de voir dans quoi il met les pieds. Le psychotique ne fait pas d’emblée
confiance à son interlocuteur et il faut un certain temps
pour installer cette confiance. Il est normal qu'il fasse certaines
vérifications avant de s'engager véritablement. Au
"388", il découvrira qu'on s'intéresse à
ce qui lui arrive, à sa vision du monde et à ce qu'il
a à dire de son histoire, davantage qu'à ses symptômes
ou à son "dossier psychiatrique". Il sentira que
sa parole est prise en compte, que son expérience singulière
est accueillie et reconnue comme valable.
Au
"388", l’usager est l’acteur principal de
son traitement et il fait équipe avec un psychiatre, un intervenant
clinique et un travailleur social. Avec ceux-ci, il détermine
les objectifs du plan de traitement, en fonction de ce qu'il estime
essentiel pour sa santé, sa vie personnelle et sa participation
citoyenne. C'est cependant en cure individuelle, avec un psychanalyste,
qu'il fera le travail en profondeur nécessaire pour réaliser
ses objectifs. Graduellement, ce travail avec l'analyste lui permettra
de développer un savoir sur lui-même, un savoir qui
sera la base des changements qu'il entreprendra, appuyé par
son psychiatre et toute l'équipe des intervenants.
Un
traitement par la parole
Par
parole, il faut entendre autre chose que les discours que le patient
peut servir à n’importe quelle personne qui se trouverait
en face de lui. La parole est d'un autre niveau. Elle engage l'être
et fait référence à la possibilité de
dire ce qui l'habite au plus profond de lui-même et travaille
dans son corps même. Sans cette possibilité d'exprimer
ce qui le travaille par la parole, le patient l’agira, que
ce soit dans une violence contre lui-même (consommation, comportements
à risques, tentative de suicide) ou contre autrui. On ne
s'étonne plus d'entendre des usagers nous dire qu’ils
font au "388" une expérience radicalement différente
de celle de l’hôpital. Certains ont tôt fait de
comprendre qu’à l’hôpital, quand ils parlent
de ce qui les habite, de leurs voix et de leurs idées singulières,
les soignants n’ont souvent d’autre alternative que
l’augmentation de la médication. Aussi sont-ils surpris
de constater la dynamique inverse au "388" : plus l'usager
nous parle vraiment et s’implique dans le travail de la cure
analytique, plus il développe de nouveaux outils qui lui
permettent de gérer autrement ses problèmes, ce qui
rend possible une diminution progressive de la médication.
C'est en constatant que les conséquences négatives
qu’il appréhendait (médication, enfermement,
etc.) ne se réalisent pas, qu'il osera risquer une parole
qui devient la matière même du traitement au "388".
Une
certaine conception de la crise et de son traitement
De
façon générale, pour la psychiatrie, la crise
psychotique est un épisode de désorganisation qu'il
faut endiguer par la médication et l'hospitalisation. L'entourage
dira par exemple que la personne en crise n'est tout simplement
pas elle-même, et que ce qu'elle vit, ses comportements et
ses pensées sont autant de phénomènes insensés
et dénués d'intérêt. La crise ainsi perçue
n'est qu'un mauvais moment à passer.
Au
"388", l'approche de la crise est tout autre. La crise
est vue comme une expérience humaine pouvant contribuer à
l’évolution de la personne. Elle est l'occasion de
construire un savoir sur ce qui ne va plus, sur ce qu’il faut
modifier et de revoir ses choix de vie. Dans cette mesure, une crise
n'est pas considérée comme un obstacle qui fait reculer
ou un échec à la guérison. Au contraire, elle
peut être un tremplin pour aller plus loin et prendre des
décisions porteuses d'avenir. C’est d'ailleurs le travail
de l’intervenant d'amener l'usager à saisir cette occasion
pour avancer dans son traitement. Il le fera par exemple en reprenant
avec lui, dans l’après-coup, les éléments
de cet épisode qui lui ont échappé et qui lui
serviront à la construction d’un sens pour ce qui apparaissait
insensé.
Pour chaque usager, la crise donnera lieu à des préoccupations,
des pensées et des comportements singuliers. Au "388",
tout cela est noté comme un matériel précieux
qui donne accès au sujet et à son inconscient. En
accompagnant l'usager du début de la crise jusqu’à
sa résolution, les intervenants et le psychiatre peuvent
repérer ce matériel. Après la crise, ils le
reprendront avec l'usager afin qu'il puisse tirer un savoir de l'épisode
qu'il vient de vivre et arriver à l'inscrire dans une continuité
plutôt que comme un accident de parcours. Certes, accompagner
l'usager dans la crise c'est l'aider à limiter et à
gérer les manifestations troublantes auxquelles il fait face
mais c'est aussi et surtout s'intéresser à ce qu'il
peut en dire. Bref, au "388", la crise est un événement
révélateur des enjeux psychiques qui sont au cœur
de la vie d'une personne et qui sont à travailler pour dénouer
l’impasse dont la crise témoigne.
Cela
explique pourquoi il est important que l'usager traverse toute sa
crise au "388" plutôt qu'à l'hôpital,
pour qu'il puisse apprendre de cet épisode avec notre accompagnement
et notre "mémoire". Un tel travail n'est pas possible
dans le cadre hospitalier alors que c'est une équipe temporaire
qui prend en charge la décompensation et au mieux, une autre
qui prendra éventuellement le relais du suivi post-crise.
Dans ce contexte, malgré le dévouement, la bonne volonté
du personnel hospitalier et sa compétence, le patient n'aura
pas le temps de développer un lien de confiance significatif.
Il aura plutôt l'impression d'une rupture dans le traitement
et entre les divers épisodes de sa vie.
Au
"388", l'usager vit une tout autre crise puisqu'il est
accompagné par les mêmes personnes qu'il a apprivoisées
et avec lesquelles il s'est lié avec le temps. Une fois admis
comme résidant, il traversera la crise avec son équipe
habituelle, jour et nuit, dans un milieu chaleureux, vivant et non
stigmatisant. C'est un lieu qu'il connaît bien puisqu’il
s’y rend régulièrement pour ses activités
de traitement. Les mêmes services continueront d'ailleurs
à lui être dispensés par les mêmes personnes
durant toute cette période de la crise. Il pourra demeurer
résidant jusqu’à la résolution de la
crise et pourra ainsi continuer ses séances de cure individuelle.
Nous l'aiderons à limiter les impacts négatifs que
la crise peut entraîner dans les dimensions physique, affective
et sociale de sa vie. Tant que son état le permettra, il
continuera d’assumer ses obligations personnelles avec le
support des intervenants, tout comme il participera aux tâches
quotidiennes de la maison, selon sa capacité. Vivre une crise
dans un tel contexte assure qu’il n’y ait pas de rupture
dans le traitement de la personne et le moins possible de coupure
avec sa vie quotidienne.
Un
même plan de traitement endossé par tous les membres
de l'équipe
En
institution, chaque membre de l'équipe multidisciplinaire
établit sa partie du plan de traitement, selon son secteur
d'intervention et sa formation universitaire. C'est donc souvent
à partir d'une formation reçue ailleurs et selon une
approche qui diffère d'un membre de l'équipe à
l'autre, que chacun intervient. En conséquence, l'usager
a souvent le sentiment de faire face à des visées
qui ne s'harmonisent pas entre elles, sinon à des interventions
contradictoires.
Comme
nous l'avons vu, le travail de l’intervenant au "388"
est avant tout un travail d’équipe basé sur
une même conception de la psychose et des repères psychanalytiques
de traitement communs à tous les soignants du Centre. Dans
cette optique, pour un usager donné, il y a un seul et unique
plan d’intervention connu de lui sur lequel tous s'appuient.
Différents outils sont à la disposition des intervenants
pour y arriver: les notes des collègues, le plan d’action,
le plan d’intervention, etc. Ainsi, l'usager, l’intervenant,
le psychiatre et le travailleur social signent le même plan
qui est réévalué tous les six mois. Une réunion
clinique hebdomadaire ainsi que des temps d’échange
quotidiens (matin, soir et nuit) sont garants de l’orientation
commune du travail. Cette dynamique permet l’établissement
d’une continuité dans l’intervention, condition
indispensable à l'efficacité du traitement.
C'est
ainsi que les usagers font l’expérience d'une cohérence
globale sans discontinuité dans le traitement dès
les premières semaines et les premiers mois. Il n'est pas
rare que les usagers désignent l'ensemble des professionnels
de la maison et leurs interventions sous le vocable « Le 388
». Ceci montre bien que ce qui prime avant tout dans le travail
auprès des usagers n’est pas une orientation propre
à une profession en particulier, psychiatre, psychologue
ou travailleur social, mais bien la cohérence globale du
traitement soutenue par les différentes fonctions. Cela n'empêche
aucunement que chaque intervenant développe son style propre
et sa manière personnelle d’intervenir, cela est même
nécessaire. Ce qu'on ne veut pas effacer chez l'usager, on
ne le bannira pas chez l'intervenant. Cependant, il faut que chacun
inscrive sa signature personnelle dans une ligne d’intervention
déterminée par le psychiatre et l’intervenant
responsable, en fonction des enjeux psychiques que l’usager
confronte, et au regard des balises du traitement psychanalytique
développées au fil des ans.
Un
accès 24h / 24h, 7 jours/7
Le
Centre est ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. En tout temps,
l'usager peut s'y présenter ou téléphoner.
On ne saurait trop insister sur l'importance de cet accès
jour/ soir/ nuit, sur 365 jours. La désorganisation de l’être
ne connait pas d’horaire et atteint souvent son paroxysme
la nuit quand l’isolement et la vulnérabilité
sont à vif. Ceci est particulièrement vrai pour des
patients psychotiques pour qui la nuit est un temps propice à
l’angoisse souvent accompagnée de phénomènes
corporels troublants. On sait que l’angoisse qui ne trouve
pas de voie d’expression dans la parole peut dégénérer
en terreur et s'emparer de l’être. Faute de pouvoir
se dire, elle peut prendre le chemin d’actes qui en surgissant
peuvent entraîner de graves conséquences pour l’intégrité
physique et psychique de la personne psychotique. Il est donc vital
que l'usager puisse compter sur des intervenants qui le connaissent
bien et qui sont disponibles en tout temps pour l'accueillir et
intervenir sur le champ. Les intervenants sont d'ailleurs formés
pour se rendre au lieu de vie de l'usager et évaluer la situation
lorsque celui-ci n'est pas en mesure de se déplacer en raison
de son état.
Peu
importe le temps de la journée (jour, soir ou nuit), l’usager
se rendra vite compte que sa parole est accueillie avec la même
ouverture, quel que soit l’intervenant à qui il s’adresse.
Si dans les premiers temps, il est plus souvent en contact avec
son intervenant responsable de jour, il aura tôt fait d'étendre
sa confiance à l'ensemble des intervenants. Ce lien plus
étendu se met en place dans le traitement dès que
l’usager fait l'expérience de cette cohérence
globale des interventions du personnel. C'est d'ailleurs ce lien
transféré qui lui permettra de faire confiance même
à un intervenant à qui il parle pour la première
fois. C'est comme "s'il parlait au 388".
On
a vu ainsi des usagers aux prises avec des idées suicidaires
téléphoner la nuit et se confier à une intervenante
qu'ils n'avaient jamais vue auparavant. S'ils osent s'ouvrir à
celle-ci dans de tels moments critiques c'est qu'ils constatent
qu'elle est au courant de leur situation de vie, de leur histoire
et de la ligne d’intervention suivie par leur équipe.
Ils l'associent donc à ce lieu où ils ont mis toute
leur confiance. À 2 heures du matin, c’est ce qui fait
toute la différence entre un centre d’écoute
téléphonique offert au grand public et un intervenante
du "388" au bout du fil.
Cette
possibilité d'être accueilli au téléphone
ou en personne, 24h/24h et 7 jours/7, est un véritable outil
de prévention de la désorganisation et de maintien
des acquis sociaux des usagers. Plusieurs nous ont dit que le seul
fait de savoir qu'ils peuvent ainsi appeler ou venir à toute
heure du jour ou de la nuit avait eu sur eux un effet de réassurance.
Souvent, une visite, un simple appel en soirée ou une nuit
passée au Centre feront la différence et permettront
le recul nécessaire pour qu'un usager maintienne ses activités
dans la communauté (ses cours, son bénévolat,
son travail, etc.)
La
transmission d'un savoir-faire tiré de l'expérience
Le
travail de l’intervenant s’inscrit donc dans une dimension
horizontale de travail d’équipe. Mais il s’inscrit
aussi dans une dimension verticale d’expérience accumulée
au fil du temps. En 35 ans d’existence, « Le 388 »
a pu accompagner plusieurs centaines de patients dans leur cheminement
et a ainsi développé une expertise au regard des enjeux
psychiques qui se trouvent sur le chemin de leur rétablissement.
Ce savoir est une véritable boussole pour l’équipe
de traitement et un levier pour l’intervention. On sait qu'il
y a des temps précis au cours du traitement où le
risque suicidaire est plus important et où un encadrement
étroit est requis. A l’inverse, dans d’autres
temps, il faut limiter les interventions afin de laisser à
l’usager l’espace nécessaire pour développer
son autonomie. Par ailleurs, les manières d’intervenir
ont changé au fil des ans pour s’adapter aux nouvelles
réalités auxquelles nos sociétés sont
confrontées, comme à la crise du passage de l’an
2000, à la crise financière de 2008 et surtout face
aux changements profonds qui accompagnent la mondialisation.
Ce
savoir sur les étapes du traitement, les intervenants le
développent au cours d'une formation continue qui leur est
dispensée par le psychanalyste consultant du "388",
Willy Apollon. Celui-ci dirige la réunion clinique hebdomadaire
où sont discutés les cas complexes ainsi que les enjeux
de la psychose et de la crise, et ce dans l'objectif d'élaborer
les stratégies d’intervention les plus appropriées.
Un autre volet de la formation consiste en des rencontres de supervision
individuelle offertes aux intervenants par les psychanalystes du
Centre. Ces entretiens permettent d’objectiver certaines problématiques
plus spécifiques que confronte l’intervenant dans son
travail avec l’usager.