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Qui
a peur de la psychanalyse?
Les
résultats du traitement au 388 au 30 octobre 2004
Au 30 octobre 2004, les données de l’observatoire
clinique du Gifric sur le traitement au 388 permettaient
un certain nombre de constats:
1.-
Une diminution très importante des hospitalisations
de nos patients au cours de l’évolution du
traitement: 89 %
2.- Une diminution significative de la médication
à mesure de l’évolution du traitement:
49 %
3.- Un pourcentage important de réinsertions sociales
effectives de nos patients: 60 % (dont 45 % représentent
des patients avec un salaire qui les rend à même
de payer des impôts et d’être des citoyens
actifs et autonomes)
4.- Un très haut taux de satisfaction des patients
et des familles, qui se trouvent soulagés et étonnés
de voir leurs enfants «atteindre un niveau de rétablissement
dont ils avaient cessé de rêver».
5.- En mai 2002 un comité d’experts évaluateurs
désignés par le ministère de la Santé
et des Services sociaux avait pu déjà vérifier
ces résultats auprès des patients, des familles
et des collaborateurs, organismes et professionnels qui en
ville sont en contact constant avec nos patients. Une telle
expertise avait été commandée par le
ministère, suite à une campagne de critiques
et d’attaques contre la psychanalyse comme mode de traitement
des psychoses, semblables à celles que l’on retrouve
ici même dans ce numéro contre le traitement
au 388 et les promoteurs du traitement. Le but visé
par des psychiatres et certaines administrations par cette
demande d’évaluation était de justifier
la fermeture pure et simple du Centre décidée
par l’administration de l’hôpital psychiatrique.
Lors de la décision ministérielle d’évaluer
le 388, le ministère avait statué que tous
les services de la région seraient évalués
selon les mêmes critères. Suite aux résultats
de l’évaluation du 388, il ne fut plus question
d’évaluer les autres services. Nous aurions
aimé pourtant pouvoir apprécier évidemment
les performances de nos détracteurs en regard de
l’évolution psychosociale des patients traités
dans leurs services, de leur réintégration
sociale effective, de leur satisfaction de leur traitement
et de la satisfaction des familles de ces patients. De telles
évaluations auraient pu permettre un vrai débat
et nous aider sans doute à améliorer d’autant
nos propres approches et méthodes. Nous supposons
qu’aux États-Unis ou en Suisse ou ailleurs
de telles évaluations ont pu être effectuées
dans les services de ceux qui nous critiquent avec tant
de force et de conviction, et qu’elles seront rendues
publiques pour le bénéfice des patients. L’avenir
de la psychiatrie ne pourra qu’en bénéficier.
L’observatoire clinique du Gifric
Dès 1984, un an et demi après la création
du Centre, nous avons mis en place avec les collègues
du Gifric «l’Observatoire clinique». Dès
le départ, puisque nous étions dans un processus
de création, inventant un nouveau traitement, il
nous fallait mettre en place les moyens de contrôle,
de vérification et d’évaluation de toutes
nos activités cliniques, en fonction d’une
évaluation constante de l’évolution
effective du traitement de chaque patient. Ainsi l’Observatoire
fut conçu comme une base de données couvrant
toutes les activités cliniques de tous les intervenants
au Centre à l’exception du contenu des séances
de psychanalyse des patients. Ces activités de traitement
concernant le suivi à long terme, le traitement psychiatrique,
la médication, les hospi talisations, le traitement
de la crise et toutes les activités des ateliers
d’art et les activités socioculturelles, font
l’objet de saisie de données individuelles
quotidiennement. Les données de l’Observatoire
permettent au Gifric d’effectuer les études
d’évolution psychosociale des patients, le
contrôle et l’évaluation des activités
de traitement, les études de cas complexes, les comparaisons
d’évolution de cas selon le sexe, l’âge,
le diagnostic, etc. La structuration de ces données
obéit à des hypothèses psychanalytiques
sur l’expérience psychotique et à une
conception psychanalytique du traitement des psychoses.
Une section spécifique de l’Observatoire contient
les données pertinentes recueillies lors des entrevues
avec les parents des patients, sur les structures et les
dynamiques familiales, jusqu’à trois générations.
La structuration de ces données sur les familles
a été préalablement préparée
par une étude portant sur cinq cent familles québécoises
ayant répondu à un questionnaire de 132 questions,
couvrant sur dix paramètres les principales hypothèses
psychanalytiques en jeu dans nos stratégies de support
et d’intervention auprès des familles.
L’équipe de l’Observatoire clinique au
Gifric, comprend deux analystes, un anthropologue, un ethnoanalyste,
un psychologue et un mathématicien, sous la direction
de Willy Apollon. Et l’Observatoire est structuré
de façon à rendre possible et à soutenir
l’analyse de l’évolution des traitements
dans la logique du traitement psychanalytique tel que développé
au Gifric, et d’y évaluer les progrès
et difficultés observables dans l’évolution
psychosociale des patients. Il permet ainsi périodiquement,
quatre fois dans l’année, aux dirigeants et aux
intervenants du Centre d’évaluer leur travail
d’équipe et les difficultés qu’ils
y rencontrent à partir de données objectives
permettant des observations et des études rigoureuses.
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Groupe interdisciplinaire freudien de recherche et d'intervention clinique
et culturelle
342, boul. René-Lévesque ouest,Québec, Qc, Canada,G1S
1R9
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