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Débat


 


Qui a peur de la psychanalyse?
Willy Apollon

Comment penser une évaluation d'un traitement psychanalytique des psychoses
Lucie Cantin

 

Qui a peur de la psychanalyse?

Willy Apollon
Santé mentale au Québec (2005), vol. 30, n° 1 : 165-182.

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Il y a un peu plus d’un an la direction de la revue Santé mentale au Québec nous proposait d’écrire un argument pour un débat dans la revue sur l’Avenir de la Psychiatrie. Il nous était proposé que ce texte serait communiqué à un certain nombre de spécialistes qui y réagiraient en situant les enjeux actuels de la psychiatrie en regard du développement de la situation de la santé mentale. Ensuite nous pourrions prendre position à notre tour dans l’évolution du débat. Après quelques hésitations, réflexions et discussions entre nous sur les pièges d’une telle position, nous avons accepté, convaincus que nous étions alors qu’un tel débat était nécessaire au moins pour la situation québécoise, qu’il serait profitable au bout du compte pour les usagers et qu’il fallait bien que quelques-uns se mouillent. Nous avons donc proposé un texte en deux parties, l’argument proprement dit et un bref résumé de la problématique de traitement au Centre de traitement psychanalytique pour jeunes adultes psychotiques, dit le «388», à titre d’exemple, pour donner un repère pratique aux lecteurs en regard de l’argument.

Aujourd’hui, plus d’un an après, à la lecture des textes produits pour le débat, nous saisissons mieux encore les enjeux soulevés et peut-être visés par Santé mentale au Québec. S’il fallait recommencer nous réécririons exactement le même texte sans enlever une virgule de l’argument. Nous concédons par contre que la partie sur le «388» concernant le repère pratique, est plutôt succincte. Mais il fallait jouer le jeu, l’important c’était l’argument, la proposition de débat. Maintenant il faut soutenir le débat au Québec, pour le plus grand bénéfice de ceux qui recourent à la psychiatrie comme à une bouée de sauvetage dans notre système de santé public, assuré par les impôts de tous les citoyens, dont une partie importante de nos patients, compte tenu de nos résultats.

Dans un premier temps, pour le bénéfice du lecteur, un certain nombre d’informations vérifiables et vérifiées par des tiers, méritent ici d’être apportées pour que le lecteur puisse apprécier à leur juste valeur des critiques et des affirmations gratuites, parfois à la limite de l’injure ou de l’accusation, faites dans ce numéro de la revue par certains intervenants dans le débat, au sujet des auteurs de l’argument, de leurs positions théoriques et de leurs pratiques professionnelles. D’abord les trois signataires de l’argument ne sont pas trois psychiatres, mais trois psychanalystes dont l’une est médecin psychiatre de formation, Danielle Bergeron, directrice du Centre le 388, une autre psychologue de formation, Lucie Cantin, directrice adjointe du Centre le 388, et le troisième philosophe de formation, Willy Apollon, analyste consultant chargé de la formation continue et de la recherche au Centre. Ils ont une large expérience de travail, de collaborations et de productions en équipe multidisciplinaire, au Québec, aux États-unis et en Amérique Latine, dont font foi leurs publications dans ces différentes régions. Toutefois dans la production de l’argument, de façon systématique, concernant le développement et l’avenir de la psychiatrie, nous n’avons voulu envisager que la problématique québécoise. Nos nombreux contacts de travail et d’enseignement avec des collègues américains, sud-américains ou européens, ne nous permettent guère d’étendre aux États-unis, à l’Amérique latine, à la France ou à la Suisse, voire même au Canada anglais, nos problématiques et nos conclusions. Chaque situation nationale forme un tout tellement complexe dans ses implications historiques et culturelles, qu’une telle extension serait une prétention insoutenable du point de vue intellectuel, à plus forte raison d’un point de vue scientifique. Mais l’expérience du travail international et multidisciplinaire nous a bien informés de tout ce que ces échanges et collaborations nous ont apporté de décisif dans l’établissement de nos propres problématiques et combien par ailleurs nos propres questionnements ont déplacé bien des certitudes pour des collègues américains, sud-américains ou européens. Le nombre et la satisfaction des stagiaires qui viennent des deux continents suivre nos sessions de formation ou travailler avec nous au Centre de traitement psychanalytique des psychoses pourraient en témoigner.
 

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