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Qui
a peur de la psychanalyse?
Il y a un peu plus d’un an la direction de la revue Santé
mentale au Québec nous proposait d’écrire
un argument pour un débat dans la revue sur l’Avenir
de la Psychiatrie. Il nous était proposé que ce
texte serait communiqué à un certain nombre de
spécialistes qui y réagiraient en situant les
enjeux actuels de la psychiatrie en regard du développement
de la situation de la santé mentale. Ensuite nous pourrions
prendre position à notre tour dans l’évolution
du débat. Après quelques hésitations, réflexions
et discussions entre nous sur les pièges d’une
telle position, nous avons accepté, convaincus que nous
étions alors qu’un tel débat était
nécessaire au moins pour la situation québécoise,
qu’il serait profitable au bout du compte pour les usagers
et qu’il fallait bien que quelques-uns se mouillent. Nous
avons donc proposé un texte en deux parties, l’argument
proprement dit et un bref résumé de la problématique
de traitement au Centre de traitement psychanalytique pour jeunes
adultes psychotiques, dit le «388», à titre
d’exemple, pour donner un repère pratique aux lecteurs
en regard de l’argument.
Aujourd’hui, plus d’un an après, à
la lecture des textes produits pour le débat, nous saisissons
mieux encore les enjeux soulevés et peut-être visés
par Santé mentale au Québec. S’il
fallait recommencer nous réécririons exactement
le même texte sans enlever une virgule de l’argument.
Nous concédons par contre que la partie sur le «388»
concernant le repère pratique, est plutôt succincte.
Mais il fallait jouer le jeu, l’important c’était
l’argument, la proposition de débat. Maintenant
il faut soutenir le débat au Québec, pour le plus
grand bénéfice de ceux qui recourent à
la psychiatrie comme à une bouée de sauvetage
dans notre système de santé public, assuré
par les impôts de tous les citoyens, dont une partie importante
de nos patients, compte tenu de nos résultats.
Dans un premier temps, pour le bénéfice du lecteur,
un certain nombre d’informations vérifiables et vérifiées
par des tiers, méritent ici d’être apportées
pour que le lecteur puisse apprécier à leur juste
valeur des critiques et des affirmations gratuites, parfois à
la limite de l’injure ou de l’accusation, faites dans
ce numéro de la revue par certains intervenants dans le
débat, au sujet des auteurs de l’argument, de leurs
positions théoriques et de leurs pratiques professionnelles.
D’abord les trois signataires de l’argument ne sont
pas trois psychiatres, mais trois psychanalystes dont l’une
est médecin psychiatre de formation, Danielle Bergeron,
directrice du Centre le 388, une autre psychologue de formation,
Lucie Cantin, directrice adjointe du Centre le 388, et le troisième
philosophe de formation, Willy Apollon, analyste consultant chargé
de la formation continue et de la recherche au Centre. Ils ont
une large expérience de travail, de collaborations et de
productions en équipe multidisciplinaire, au Québec,
aux États-unis et en Amérique Latine, dont font
foi leurs publications dans ces différentes régions.
Toutefois dans la production de l’argument, de façon
systématique, concernant le développement et l’avenir
de la psychiatrie, nous n’avons voulu envisager que la problématique
québécoise. Nos nombreux contacts de travail et
d’enseignement avec des collègues américains,
sud-américains ou européens, ne nous permettent
guère d’étendre aux États-unis, à
l’Amérique latine, à la France ou à
la Suisse, voire même au Canada anglais, nos problématiques
et nos conclusions. Chaque situation nationale forme un tout tellement
complexe dans ses implications historiques et culturelles, qu’une
telle extension serait une prétention insoutenable du point
de vue intellectuel, à plus forte raison d’un point
de vue scientifique. Mais l’expérience du travail
international et multidisciplinaire nous a bien informés
de tout ce que ces échanges et collaborations nous ont
apporté de décisif dans l’établissement
de nos propres problématiques et combien par ailleurs nos
propres questionnements ont déplacé bien des certitudes
pour des collègues américains, sud-américains
ou européens. Le nombre et la satisfaction des stagiaires
qui viennent des deux continents suivre nos sessions de formation
ou travailler avec nous au Centre de traitement psychanalytique
des psychoses pourraient en témoigner.
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Groupe interdisciplinaire freudien de recherche et d'intervention clinique
et culturelle
342, boul. René-Lévesque ouest,Québec, Qc, Canada,G1S
1R9
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